Pourquoi lire les classiques aujourd’hui est un acte de résistance et de vérité
Lire les classiques aujourd’hui est devenu un acte subversif. Dans une époque qui méprise la mémoire, qui relativise tout et oublie ses racines, se plonger dans les textes fondateurs, c’est faire le choix de l’enracinement, de la rigueur, de la vérité. Les classiques ne sont pas des antiquités poussiéreuses. Ils sont des phares. Des maîtres. Des amis fidèles.
Les grands auteurs, qu’ils soient français, latins, grecs ou chrétiens, parlent encore. Ils touchent au cœur des choses humaines : l’amour, la justice, la mort, la foi, le pouvoir, la sagesse. Lire Pascal, Racine, Homère, Bossuet ou Saint Augustin, c’est revenir à la source d’une langue haute, d’une pensée exigeante, d’une civilisation qui cherchait à élever l’homme plutôt qu’à l’abaisser.
Les classiques forment l’âme. Ils éduquent le goût. Ils transmettent des modèles de grandeur, de clarté, de beauté. Ce sont des remèdes contre la vulgarité et la paresse intellectuelle. Ils obligent à ralentir, à réfléchir, à contempler. Et ils offrent, à qui les fréquente, des outils puissants pour structurer sa pensée et affermir son jugement.
On n’a jamais autant eu besoin des classiques que maintenant. Non pas pour fuir le monde, mais pour mieux le comprendre. Non pas pour se réfugier dans le passé, mais pour redécouvrir ce qui ne meurt pas. Les classiques sont intemporels parce qu’ils parlent à l’homme tout entier. Lire les classiques aujourd’hui, c’est restaurer une mémoire. C’est refuser l’oubli. C’est s’arracher à la tyrannie du présent.
Il ne s’agit pas de les lire comme on consomme un produit, mais de les méditer, les relire, les laisser nous habiter. Ce compagnonnage exige patience et silence, mais il porte des fruits profonds. Car les classiques, à travers les siècles, ont formé des générations d’hommes libres, solides, enracinés. Ils peuvent encore le faire. À condition de les ouvrir.
51 réactions à cet article
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Je suis aterré, comme toujours en ouvrant ce site, qu’un sinistre imbécile ait commencé par moinsser cet article sans même l’avoir lu.
Oui, en 2025 la francophonie n’en a pas encore terminé avec les dénonciations anonymes, la lâcheté s’y porte aussi bien que pendant l’occupation allemande.
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@xana
Désolé, il manque un « t » à atterré.
Distraction sans doute, ou flemme de me relire. De toutes façons c’est sans importance, puisque ca ne risquait pas de causer un contresens. -
Et tous mes remerciements à Frank Abed pour ce petit article.
Je ne devrais pas le faire, car j’ai le sentiment de voter pour moi-même. Je suis un ardent lecteur de littérature classique, et cela me fait un bien fou dans ce monde d’analphabètes prétentieux.
Ici en Roumanie où je vis comme retraité, j’ai l’impression d’être le seul à lire encore des immenses classiques qui ont « disparu » lorsque le pays a découvert le Coca-cola. Oui, c’est vrai que certains auteurs se sont « compromis » avec le communisme, mais tout le monde ne pouvait pas être « résistant » avant 1989.
Il n’y a qu’en France que 40 millions de kollaborateurs se sont changés en résistants du jour au lendemain (enfin c’est ce qu’on nous a laissé entendre)...
Je me suis expatrié en apportant avec moi plusieurs tonnes de livres, car je peux lire sur mon ordinateur mais je continue à aimer le contact de vrais livres
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@xana
Une remarque cependant : les « classiques » que nous cite M. Abed ne sont pas ce que l’on trouve de plus éclairé.
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@Seth
C’est votre point de vue. Mais qui a besoin de guide pour sa propre culture ?
Il y a quelques jours un ignare critiquait « notre Dame de Paris » sur ce même site. Il avait lu la version « Bibliothèque Rose », sans doute.
Les destructeur de toute culture ne désarmeront jamais, pas plus que les imbéciles. Et nous savons tous qu’ils gagneront au bout du compte. -
@xana
ND de Paris c’est bien de la bibliothèque rose. Pour adultes peut être mais rose quand même.
Le papi Totor était un as du drame XIXème, Tous ses écrits sont vieillots, poésie en tête.
Mais il y a quelques exceptions notamment CECI.
Ou sa méchanceté sur la tragédienne Mlle Georges qu’il exécrait et qui avait pris du poids avec l’âge :
Par la superbe Georges
L’éléphant fut vaincu,
Elle montrait sa gorge
On croyait voir son cul.Ou encore par sa réponse aux célèbres vers du « Camps de Croisés » d’Adolphe Dumas
Je sortirai du camp mais quel que soit mon sort
J’aurais montré du moins comme un vieillard en sort.... auxquels il répliqua :
Et je ferai des vers comme un vieillard en f’rait.
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@Seth
Une remarque cependant : les « classiques » que nous cite M. Abed ne sont pas ce que l’on trouve de plus éclairé
ça reste largement au-dessus des sophistes nihilistes macabres tels que Rousseau, Marx, Proudhon, Sartre ou Robespierre, auxquels tant de nos prétendus zintellectuels se réfèrent encore !Comme disait l’autre plus haut, on est vraiment un pays de tocards de ce point-de-vue...
Qu’on puisse encore croire au XXI ème siècle aux balivernes ésotériques de Jean-Jacques ou Karl est vraiment à faire frémir sur le cerveau de l’espèce humaine...
vous ne pouvez pas imaginer le nombre de vieux boomeurs qui croient encore au matérialisme historique dialectique... ça fait peur.
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@Seth
’’ Mlle Georges qu’il exécrait et qui avait pris du poids avec l’âge’’
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Sauf erreur de ma part, Georges n’est pas un prénom épicène, c’est un prénom masculin. Le féminin en français s’écrit George.
ps. je ne sais pas si en américain, George est épicène ou seulement masculin. -
@xana
Vous habitez peut-être dans le pays de Dracula d’où était originaire mon père ...Et je partage votre point de vue.
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@Francis, agnotologue
Au temps pour moi mais c’était un nom et non un prénom et il a porté de « s » ou pas, on trouve les deux.
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@Seth
A l’âge de 20 ans environ, je me suis plongé dans la bibliothèque merveilleuse de ma petite commune de naissance : c’est ainsi que j’ai pu lire les 40 volumes de l’édition Ne Varietur de Victor Hugo, une partie des 70 volumes de Voltaire, et puis Dumas, Zola, Rabelais, Rostand, Jules Verne.... je suis conscient d’avoir été privilégié ! Et puis, Voltaire dans des volumes entièrement reliés cuir, cela a une tout autre tenue que des livres de poche ! -
@Seth
Corneille, perché sur la Racine de La Bruyère, Boileau de La Fontaine Molière.
Pour ma part je préfère l’ Avare, le Bourgeois Gentilhomme, les Femmes savantes aux Horaces et Curiaces.
Que nous reste t’il de tout celà. Ce n’est même plus étudié en3 ème comme de« mon temps »
Il est vrai, qu’un peuple instruit est difficile a diriger.C’est la même chose pour la musique. Qui a succédé à Mozart, Beethoven, Mahler, etc. ?
Pour l’Opéra quid des successeurs de Bellini, Puccini, Verdi ?
De même le cinéma italien est mort.
Pauvre monde.
Je reprends à mon compte, cette phrase de Saint Exupéry, dans son livre pothune Citadelle : « La termitière future m’épouvante ».
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Pourquoi être tourné vers le passé ? Il y a de très bons auteurs contemporains et pas plus cons que les « classiques », anachroniques bien souvent. Même si les classiques nous permettent aussi de constater que malgré les siècles qui passent, certains sujets sociétaux n’ont pas trouvés de solution.
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@Com une outre
Je ne suis pas pressé, surtout pour lire des âneries wokistes.
D’ailleurs le passé littéraire recouvre des milliers d’ouvrages dont certains vénérables. Les quelques ouvrages de valeur qui peuvent résister chaque année à l’érosion des navets ne se perdront pas et finiront par les rejoindre. Le reste ira au pilon et sera justement oublié.
D’ailleurs je ne vois pas ce qui m’obligerait à lire la totalité des bons livres. Ne sachant qu’une infime partie des différents idiomes, une bonne partie m’échappe naturellement. Cela me console de ne pas avoir lu ce qui vous plaît à vous. C’est ainsi.
Et puis... franchement les préoccupations des auteurs actuels ne sont pas les miennes. Les histoires de genre et autres bêtises ne m’intéressent pas. Par contre je donnerais cher pour lire des ouvrages qui ne sortiront jamais, leurs auteurs étant morts trop tôt. -
@Com une outre
Perso je ne lis plus de contemporains car je crains le manque de recul et ils me font ièch. Sauf de la Fantasy naturellement mais ce n’est pas de ce type de littérature dont il est question ici.
A ce propos je recommande « Orb, Sceptre, Throne » de Ian Esslemont que je termine et qui fait partie de la vaste et magistrale épopée « Malazan Book of the Fallen » co-écrite avec Erikson.
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@xana
Il se vend presque 450 millions de livres par an en France. Il y a sûrement dans ces livres qui se vendent autre chose que des âneries wokistes ou des classiques de la littérature et qui pourraient vous plaire. Je suis moi-même un grand lecteur, de n’importe quoi et qui (enfin presque, soyons honnête), et je trouve régulièrement des nouveaux livres fort intéressants dans tous les genres.
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@Com une outre
Bien sûr il y a aussi des perles fines, mais je suis en auto-exil.
Autrefois j’habitais vis-à-vis de la biblothèque municipale de Colombes (92) et je pouvais en une demi-heure choisir une douzaine de livres que je rapportais 8 jours plus tard. Je ne peux plus faire cela ici. En un an j’ai lu tout ce qui m’a plu à la bibliothèque de Mediaș (en roumain, des ouvrages de la période communiste ou d’entre-deux guerre). En Roumanie la littérature n’a pas survécu à la révolution de 89, on ne trouve plus que des traductions d’auteurs à succès en Amérique, une vraie catastrophe. Pas étonnant que les gens ne lisent plus.
Pour le moment je me fournis sur le site Anna, mais ca ne durera pas longtemps. C’est aussi bien parce que mes yeux aussi s’usent, on verra si j’arrive à épuiser Anna avant de finir aveugle.
Quant à acheter des livres... je n’achète que des livres que j’ai envie de relire, ca m’évite de ma ruiner à subventionner des tocards. -
@Com une outre
Certes ! J’avoue ne pas me lasser de relire une collection dite « pour adolescents » : quand c’est bien écrit, intelligent, pourquoi pas ? Il paraît d’ailleurs que beaucoup de jeunes découvrent ces ouvrages, et par ce moyen accèdent au goût pour la lecture que, semble-t-il, les professeurs de primaire d’aujourd’hui ne prennent pas la peine de susciter. Autrefois (eh, il y a 60 ans et plus), nos instituteurs incitaient à se jeter sur la caisse apportée par le bibliobus chaque mois, insistant sur certains auteurs. Bien entendu, les « Contes des Cent Un Matins » de Pérochon ne sont pas du Proust, mais ils sont plus accessibles à un jeune public.
Quel est cet auteur récent (il s’est tué à moto il y a 15 ans) qui semble bien parler aux ados futés aujourd’hui ? Il s’appelle Pierre Bottero, et franchement c’est du beau boulot. Il est vrai que lui aussi, c’était un instituteur, ce qui explique sans doute bien des choses. -
Lire Pascal, Racine, Homère, Bossuet ou Saint Augustin,
----> Lire Nietzsche, Spinoza, Platon, Plotin, Feuerbach, Russel, les classiques chinois, indiens, c’est plutôt mieux..
Car vous voulez visiblement rester enfermé : Les grands auteurs, qu’ils soient français, latins, grecs ou chrétiens
L’Asie n’existe pas (?) pourtant y a de quoi faire. Bref, du parti pris, mais on en attendait pas moins d’un chrétien toujours partisan quoi qu’il arrive..
Et la modernité a ses auteurs de valeurs : Russel, CG Jung, Eliade, Lupasco, Wittgenstein, etc, etc...
tous plus pertinents qu’un Pascal avec sa bigoterie dévote de bas de gamme et son célèbre pari ô combien ridicule.
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@Gollum
Saint Augustin c’est achement bien ! Et puis vachement bandant, certaisn préfèrent à Imovane pour s’endormir le soir.
Un point quand même : le penseur Russell (Bertrand, c’est bien celui-là dont il s’agit ?) fut président du directoire du Congress for Cultural Freedom financé par la CIA. Ça fait un peu brouillon...
Mais bon ego te absolvo (termes à la mode en ce moment).
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@Seth
fut président du directoire du Congress for Cultural Freedom financé par la CIA.
Personne n’est parfait..
ego te absolvo
Merci mon Père..
(du coup je comprends mieux la pub pour Augustin)
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@Gollum
Personne n’est parfait..
Il est vrai que la gogoche des zintelectuails se pressait aux portes de ce truc « philanthropique » mais quand même, il n’était guère clairvoyant ce bon philosophe Bertrandounet.
Pour Aron je peux comprendre, mais pour Russel...
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@Gollum
critiquer « Pascal, Racine, Homère, Bossuet ou Saint Augustin » pour nous proposer à la place une liste de tocards notoires et désuets, c’est vraiment à pleurer de rire ! Il faut sortir un peu, et vous cultiver... Avec votre liste de navets vous avez de quoi faire une bonne salade.
Quant à la démagogie « extra-européenne », elle est aussi débile que la démagogie « moderne »... Ayant lu beaucoup de pensée asiatique, je puis vous assurer qu’on n’y apprend rien — pour finir — de bien révolutionnaire ni de concepts qu’on ne puisse connaître en se cantonnant à la seule pensée « française, gréco-latine et chrétienne »...
Votre remarque évoque des gens qui n’ont pas lu, et qui ne connaissent les « classiques » en question qu’à travers leur critique par les prétendus « modernes » (qui ne sont en majeure partie que des ignares finis n’ayant rien compris à la philosophie classique).
« Sans sortir de chez soi, connaître tout dans le monde » écrit avec justesse Lao Tseu... Et c’était la pensée des classiques qui, sans sortir des jardins de France et de Touraine, avaient une culture et une pensée bien plus vaste que leurs successeurs et critiques. Le vin léger qui monte à la tête, c’est bien quand on a vingt ans, mais passé un certain âge ça manque de profondeur.
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@La Bête du Gévaudan
Affubler les gars cités de tocards faut vraiment être dépourvu de toute culture authentique...
Ayant lu beaucoup de pensée asiatique,
Visiblement vous affabulez. C’est bien de critiquer l’Asie tout en citant Lao Zi c’est super cohérent..
Le vin léger qui monte à la tête, c’est bien quand on a vingt ans, mais passé un certain âge ça manque de profondeur.
Je sais pas quel âge vous avez mais pour la profondeur vous repasserez..
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@Gollum
Chacun peut avoir ses références, mais effectivement Bossuet que cite l’auteur vaut peut être pour le style, mais sur le fond c’est parfois obscurantiste. Mais vous citez pour votre part Spinoza (j’avais jadis lu en latin certains textes) c’est un roi du sophisme.De manière générale, on attribue aux ’’anciens’’ une sagesse, un peu comme on en attribue à des personnes âgées, mais en fait le niveau de connaissance et de mode de pensée a changé, et ces anciens ont certaines idées qui paraissent maintenant simplistes. L’idée n’est pas de moi, mais de Fontenelle (Digression sur les Anciens et les Modernes), du reste ça vaut sans doute aussi aujourd’hui pour lui.
Pascal aussi avait écrit sur le niveau de connaissance -non de sagesse- ’’Les hommes non instruits sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient les anciens philosophes s’ils pouvaient vivre jusqu’à présent’’
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@Gollum
Tous ceux qui pensent un peu sont considéré par Gévaudan comme des « nihilistes » (ce qui prouve qu’il ne sait pas ce qu’est le nihilisme).
Ceci explique sans doute pourquoi il s’auto-qualifie de « bête ».
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@Gollum
eh bien, appliquez-vous vos bons conseils à vous-mêmes, car votre remarque était ridicule...
c’est assez typique de ces modernes qui ont décrété un beau jour qu’ils étaient plus sages que les anciens... souvent, ils n’y ont simplement rien compris, et ont pris leur ignorance pour de la science...
se remettre un peu en cause, ça ne fait de mal à personne.
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@Eric F
la pensée des prétendus « modernes » est souvent d’une platitude prétentieuse (un peu comme les artistes modernes qui ont subitement refusé d’être comparés aux classiques... mais quand on a osé exposer les modernes à côté des anciens, on a vu que l’avantage des modernes — à cru — était très loin d’être établi... et que ce n’était pas là simplement un conservatisme bourgeois, mais peut-être un fait objectif).
il est évident que les modernes ne sont pas moins sages que les anciens... ils ne le sont pas plus non plus... les penseurs modernes, avec leur soi-disant conceptualité plus avancée, ont engendré Marx, Hitler, Pol-Pot et Davos... et cela a été parfaitement annoncé par leurs détracteurs « anciens » à l’époque... comme quoi, ce n’est pas si évident de savoir qui avait raison.
Les élucubrations de zozos comme Nietzsche et cie, montrent surtout l’étendue de son incompétence philosophique... ses critiques du christianisme sont des platitudes parfaitement charlatanesques... il profite simplement de l’ignorance du public petit-bourgeois qui le lit...
et, en effet, quand on se remet à lire les « classiques chrétiens » évoqués par l’auteur de l’article, on aboutit à une tout autre lecture de la modernité et de ses errements. Voyez-vous, on ne se situe pas avant la modernité mais après la modernité. Et, de ce point-de-vue, ce sont les modernes qui paraissent un peu ringards et campés sur leurs certitudes.
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@Seth
quand on en vient à nier la liberté et la moralité de l’homme, le nihilisme n’est pas loin... et les dérives macabres de la modernité (nazisme néopaïen, communisme athée, positivisme constructiviste, etc.) ne doivent rien au hasard... Le fait est que beaucoup de gens commencent à remettre en question les schémas étriqués reçus des modernes... et quand on se remet à fréquenter les anti-modernes, simplement par esprit de curiosité, on est surpris de leur profondeur de vue quant aux conséquences ultimes où mèneraient les modernes... Après le XXème siècle, un peu d’humilité devant les conséquences de leur pensée ne ferait pas de mal aux modernes...
En outre, et c’est l’essentiel, la modernité a consisté essentiellement à remettre en selle l’athéisme, l’agnosticisme, le matérialisme, le panthéisme, le relativisme, etc. et autres tendances qui n’ont rien d’original ni de nouveau. Toute l’histoire de l’Occident — pour se limiter à notre aire — voit l’affrontement du christianisme et des philosophismes.
La modernité ne peut apparaître neuve qu’aux yeux de semi-bourgeois à peine sortis du bénitier et déflorés par l’athéisme ou le scepticisme. Quel émoi ! Mais pour tout penseur ancien, ces questions n’ont rien de neuf. La modernité consiste essentiellement dans l’accession des masses à l’expression écrite : du coup, plein de zozos qui se croient intelligents ou novateurs expriment des idées qu’ils s’imaginent être novatrices alors qu’elles ne sont que de bons vieux débats.
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@La Bête du Gévaudan
c’est assez typique de ces modernes qui ont décrété un beau jour qu’ils étaient plus sages que les anciens...
Dis donc le bébête à sa mémère j’ai cité Platon et Plotin dans mes références.. ça vous arrive de suivre de temps en temps ?
Et Lao Zi c’est un moderne aussi ?
se remettre un peu en cause, ça ne fait de mal à personne.
Encore un chrétin qui n’a pas compris que la parabole de la paille et de la poutre était faite avant tout pour lui...
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@Gollum
Monsieur le Grand Inquisiteur, il me semble que c’est vous qui avez commencé ce débat stérile avec des accusations du genre :
Car vous voulez visiblement rester enfermé (...) Bref, du parti pris, mais on en attendait pas moins d’un chrétien toujours partisan quoi qu’il arrive
tous plus pertinents qu’un Pascal avec sa bigoterie dévote de bas de gamme et son célèbre pari ô combien ridicule
Et vous vous étonnez qu’on vous réponde sur le même ton ? Si vous aviez eu tant de lettres peut-être auriez vous pu user dans votre exposé de cette « tolérance » et de cette « modération » dont les modernes ont plein la bouche. Voilà tout. Appliquez-vous donc à vous-mêmes vos fameuses maximes.
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@La Bête du Gévaudan
En philosophie, les ’’modernes’’ sont les auteurs à partir de la Renaissance, ceux des tout deniers siècles étant les ’’contemporains’’ (rien à voir avec la classification des périodes musicales).
Si on regarde ceux du début de 18ème, certains sont ancrés dans des conceptions plus anciennes déjà caduques -rappelons nous la négation de l’héliocentrisme-.Nietzsche, dont je ne suis pas fan, a néanmoins apporté des idées qui ont fait avancer la pensée, par exemple sur le fait que l’existence d’un concept n’implique pas pour autant la réalité de ce qu’il désigne.
Concernant la critique de la religion, l’idée selon laquelle en prescrivant de supporter les vicissitudes du présent monde pour atteindre le salut dans une vie future, cela a conduit factuellement à faire se résigner le peuple devant les injustices et inégalité.
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Bon petit article. Je n’ai rien à y ajouter, sauf que je me demande souvent qui, parmi nos auteurs contemporains, deviendront des classiques ? Qui restera, après que la poussière médiatique et commerciale sera retombée ?
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@ZenZoe
Mais, comme chaque année : Pas grand chose.
C’est pourquoi je ne me précipite pas.
De toutes façons je n’ai pas besoin d’un « coach » pour me dire ce que je devrais lire. Et puis quoi encore ? On n’est pas assez formattés, sans doute ?
Je trouve très bien que la quasi totalité des livres neufs finissent dans l’oubli et au pilon. S’il s’en perd parfois qui aient de la valeur, ce n’est pas grave. Tous les jours il meurt des Mozarts en puissance et ca ne change pas la face du monde. Il peut bien mourir des Vicror Hugo en puissance. Quelle importance ?
Et puis... notre civilisation n’est pas immortelle. Notre espèce non plus. Nos dieux encore moins... -
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@ l’auteur :
il vous intéressera peut-être d’apprendre que Maistre voit dans la royauté traditionnelle française le gouvernement naturel chrétien... Il pense donc que c’est lorsque le christianisme aura vaincu derechef le philosophisme — combat séculaire — que la royauté reviendra naturellement en France... non pas une royauté « constitutionnelle » mais une royauté tout simplement chrétienne (ce qui n’exclut en rien, on se comprend, la modernité par ailleurs).
Tout comme vous il me semble, Maistre n’est pas absolument convaincu — déjà à son époque — de la nécessaire continuation de la race capétienne si celle-ci laisse échapper providentiellement le sceptre... une autre race royale pourra éventuellement être désignée le jour venu par la providence.
On pourrait méditer aussi sur la corrélation de la déchristianisation et de la défrancisation... comme si notre vieux peuple gaulois ne pouvait demeurer longtemps lui-même hors de la foi qu’il a voué au Christ rédempteur du monde par sa venue, sa mort et sa résurrection. Que les moeurs françaises — y compris paillardes — ne peuvent durablement s’inscrire que sous le signe de la foi qui les a fait naître.
A ce stade, je n’ai moi-même aucune conviction arrêtée à ce sujet... mais je trouve ces méditations dignes d’intérêt.
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@La Bête du Gévaudan
Il pense donc que c’est lorsque le christianisme aura vaincu derechef le philosophisme — combat séculaire — que la royauté reviendra naturellement en France... non pas une royauté « constitutionnelle » mais une royauté tout simplement chrétienne (ce qui n’exclut en rien, on se comprend, la modernité par ailleurs).
Dans tes rêves, cela n’arrivera jamais malgré tes « prophéties » bibliques et du Grand Monarque...
Quant à la modernité elle a tué le christianisme parce que ce dernier a toujours voulu croire à Adam et Ève, au déluge biblique (invalidé scientifiquement et sur le simple plan du raisonnement de bon sens) et toute la panoplie mythique de l’AT et du NT... sans parler de la coercition dont ont souffert tous les scientifiques modernes, de Copernic, en passant par Galilée, Bruno et jusqu’à Darwin..
Plus d’Eglise et de christianisme ? Bon débarras..
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@Gollum
Citer de Maistre, grand ultra-réac catho-monarchiste en dit long sur une pensée éclairée et progressiste.
Qu’est-ce qu’on se bidonne ici !
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@Gollum
rassurez-vous, ça va bien se passer... apparemment vous êtes angoissés... si vous êtes si persuadés que la modernité — comme vous l’appelez — a vaincu les balivernes du christianisme, alors vous n’avez pas de raison de vous inquiéter.
J’imagine que vous vous prenez pour un Copernic et un Darwin en le siècle où nous sommes... vous, bien-sûr, vous n’auriez pas été du côté de l’ignorance et de l’oppression, et vous auriez été un résistant pendant la guerre... bien sûr... ça me fait toujours rire de voir les gens débiter ces niaiseries éculées... (par contre, vous ne pipez mot de l’obscurantisme moderne des athées bolchéviques, des païens nazis et des ahuris positivistes, dont les concepts sont irrationnels et infondés scientifiquement).
En outre, vous faites montre d’une singulière ignorance du christianisme, de la théologie, de la doctrine catholique... c’est bien l’église romaine qui a sauvé la raison et la science dans un moyen-âge où la société civile et politique avait sombré dans l’obscurantisme et l’illettrisme. C’est, entre autres, le travail accompli à partir de Saint Thomas d’Aquin qui a permis de remettre en selle la raison en Occident, et de favoriser l’éclosion de la Renaissance. La réalité est que l’église romaine est celle qui a suscité et avancé le plus vite dans le progrès scientifique. Peut-être pas assez vite à votre auguste goût blasé de Galilée-en-chambre, mais bien plus vite que les neuneus qui conspuent le passé chrétien pour nous chanter ensuite les gloires de Nietzsche, Marx ou Comte.
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@Seth
la différence c’est que je suis capable de lire du Marx et du Maistre, du Lénine et du Bastiat... mais apparemment, c’est trop pour « l’Index bolchévicum » éclairé et progressiste...
ce qui est « bidonnant » c’est de voir les modernes se comporter exactement comme les culs-bénis sectaires qu’ils dénoncent...
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@La Bête du Gévaudan
Putain quels amalgames et bouillie de bas étage !
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@Gollum
vous êtes sans doute moderne voire démocrate, mais c’est argumenter avec l’autoritarisme des pires réactionnaires.
c’est exactement ce que je dénonce dans cette prétendue « modernité » qui, toutes tendances confondues, est bien peu digne des grands mots de « tolérance », « lumière », « humilité », « science », « progrès » dont elle a la bouche pleine.
Est-il donc blasphématoire de simplement soulever le voile de pudeur et de bure dont Dame la Modernité voile ses atours aux yeux des vilains profanes réfractaires ? Faut-il donc nous prosterner sans examen devant de nouveaux dogmes ? Adorer de nouvelles idoles ? Professer de nouveaux tabous ?
Beaucoup de penseurs modernes se sont crus novateurs ou révolutionnaires quand ils ne faisaient que reprendre de vieilles rengaines matérialistes, sceptiques, athées, panthéistes, etc. C’est bien leur droit de le faire, et c’est bien le nôtre de les critiquer. Cela s’appelle la liberté, le libre-débat pour tous. Ils ont en outre posé une critique de la théologie chrétienne sans la maîtriser. Ce qui est assez lamentable et faible de leur part. Et aujourd’hui, commissaires pointilleux, ils ne supportent pas la moindre remise en cause de leur magistère. De véritables puritains qui n’ont rien à envier aux fanatiques de jadis.
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@La Bête du Gévaudan
vous êtes sans doute moderne voire démocrate, mais c’est argumenter avec l’autoritarisme des pires réactionnaires.
Mais arrêtez un peu d’essayer de me cerner et cataloguer, vous êtes dans un manichéisme typiquement chrétien, si je ne suis pas pour votre Eglise cela voudrait dire que je suis marxiste adorateur de Lénine et autres débilités que vous avez l’habitude de coller sur vos contradicteurs.. ça ne marche pas comme ça.
Quant au christianisme je rappelle que ce ne sont pas ni Marx, Freud et compagnie qui l’ont tué mais tout simplement les sciences, pour rappel y a jamais eu de déluge, ni d’Adam et Ève, ni la plupart des racontars bibliques..
Et ça c’est un fait absolu, vous aurez beau vous tortiller dans tous les sens, cela ne changera rien à cette vérité là.
Fin du game. (et j’en ai un peu marre de jouer au ping pong au passage)
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@Franck ABED
Merci pour cet article.
Rien de tel qu’un bon vieux livre en effet. Et parmi les classiques, il y en a pour tous les goûts, c’est un peu comme le vin. Et comme pour le vin, chacun défendra ses préférences. Peu importe.
La lecture en ligne a un avantage : on peut ajuster la tailles des caractères à son acuité visuelle. Mais elle prive d’une dimension qui m’est chère : l’odeur du vieux papier.
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@SilentArrow
Merci à vous. Si vous voulez suivre toutes mes publications :
http://franckabed.blogspot.com/
A très bientôt,
FA
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Je viens de lire « Le vent du nord dans les fougères glacées » de Chamoiseau, comme d’habitude c’est flamboyant, protéiforme, plein de pitreries, d’inventions langagières, créole et français. Chamoiseau n’est pas seulement un poète et romancier, mais un analyste de la littérature, en général et du point de vue mondialisé actuel.
Le thème de ce livre est, à travers la recherche poursuite d’un conteur fabuleux qui a disparu volontairement, la quête de la parole originelle (et son actualisation par les grands maitres de l’oralité qui existent encore).
Cette parole originelle est un condensé de conte/narration, qui peut partir indéfiniment dans tous les sens à partir de n’importe quel élément qui sera un nouveau point de départ, comme une mosaïque psychédélique, de rythme (dans ces contrées soutenu par les tambours, mais comme le souligne Guénon les chants sacrés comportent toujours une composante rythmique),de sagesse, de macaqueries selon le terme de Chamoiseau, c’est à dire de comédie, de sacré/chamanisme communion avec la nature.
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@Decouz
j’oubliais, le chant, c’est une parole chantée, comme souvent les poèmes en Chine et comme Baudelaire. -
Je n’ai jamais eu envie de lire Maistre. Si en plus c’est le maître à penser de certains connards sur ce site, raison de plus pour ne pas m’y intéresser.
Il y a bien d’autres écrivains, que diable ! Il est vrai que ca vous pose un intellectuel dans une conversation de prétendre qu’on lit Maistre...
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@xana
Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, Lamartine, Proudhon, Bastiat, Comte, Taine, Renan, Sainte-Beuve, Léon Bloy, Cioran, Paul Valéry, Carl Schmitt, Gerges Steiner, etc. sont lecteurs et admirateurs de Maistre...
j’espère donc que ce n’est pas à cause d’un « vilain » comme moi que vous vous interdisez de lire Maistre ! .... ce serait bien dommage.
j’espère aussi que ce n’est pas par obéissance aux « censeurs modernes » que vous vous limitez dans les frontières de la liberté autorisée...
Maistre n’est d’ailleurs nullement mon « maître à penser »... simplement, je n’ai aucune raison de ne pas fréquenter « l’enfer » des bibliothèques modernes !
Je vous conseille d’ailleurs l’excellente édition chez Robert Laffont par Pierre Glaudes (les commentaires de Glaudes sont aussi intéressants que la pensée de Maistre)... c’est un choix de textes (dont les fameuses « Soirées de Saint-Petersbourg ») qui permet de se familiariser avec cette école de pensée, et d’en tirer ses propres conclusions.
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Dommage, j’aime bien ce qu’écrit Frank Abed.
Bien entendu, son article a réveillé l’outrecuidance de certains commentateurs qui en profitent pour se donner l’image d’intellectuels, voire de philosophes.
C’était prévisible.
On ne peut plus évoquer les livres ou la culture en général sans subir le choeur des prétentions intellectuelles des connards qui sévissent sur ce site. Ils sont heureusement innédiatement reconnaissables à la longueur de leurs paragraphes, à leur « vocabulaire » ampoulé mais surtout à leur manque total de simplicité. Pauvres nailles en quête de reconnaissance...
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