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Accueil du site > Tribune Libre > Une autre vision des cotisations retraite

Une autre vision des cotisations retraite

 

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Je suis pour une refonte totale du système social français, voire même du système économique, mais lorsque j’entends parler de réforme paramétrique concernant le système de retraite, je suis obligé d’apporter quelques précisions sur la question.

Lorsqu’on parle de réforme paramétrique, on parle de :

- La durée de cotisation, ou âge légal. J’avais déjà évoqué la question dans cet article : Une autre vision du temps de travail : Agoravox : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/une-autre-vision-du-temps-de-258321

- Le montant des pensions. Difficile de les diminuer alors que des retraités qui ont travaillé toute leur vie doivent déjà faire le choix entre se chauffer et se nourrir.

- Le montant des cotisations. J’avais déjà abordé brièvement ce sujet dans cet article : Une autre vision de la question des retraites. Agoravox Une autre vision de la question des retraites - AgoraVox le média citoyen mais je vais rentrer plus en détail sur ce sujet.

- Rarement évoqué : le financement. Il serait possible d’envisager d’autres pistes de financement que les cotisations sur les salaires.

A force de nous rabâcher que le système n’est pas viable financièrement, le monde politique et les médias sont parvenus à en convaincre 62% des français, mais je vais démontrer ici qu’il n’y a pas grand-chose à changer sur le levier cotisations pour que le système soit largement à l’équilibre.

La première question à se poser est « combien et comment cotisons-nous ? ». J’en profite pour remercier un autre Christophe d’avoir attiré mon attention sur ce qui va suivre.

La réponse se trouve tout simplement sur notre bulletin de salaire, ou plus précisément sur celui d’une personne gagnant plus que le Plafond de Sécurité Sociale (PSS), soit 3925 €. Sur celui-ci, les cotisations concernent 8 cases, réparties en 4 lignes (cotisations au régime général plafonnées et déplafonnées et cotisations au régime complémentaire plafonnées et déplafonnées) et deux colonnes (cotisations salariales et cotisations patronales).

Voici l’exemple d’un bulletin de salaire d’une personne gagnant 4417 € bruts à une époque où le PSS était à 3666 €.

 

La réflexion ci-dessous va porter principalement sur les deux cases correspondant aux cotisations salariales du régime général. Il y aurait donc des marges supplémentaires à dégager sur les autres pistes, mais en se limitant aux cotisations salariales on n’augmente pas le coût du travail.

Que les petits salaires en dessous du PSS se rassurent, il n’est pas question d’augmenter les cotisations les concernant mais d’aligner, ou simplement rapprocher les cotisations sur les salaires au-dessus de ce PSS sur celles des salaires en dessous.

Parce qu’effectivement, les gros salaires ne cotisent pas autant que les petits salaires. Concernant les cotisations déplafonnées, tout le monde cotise 0.4% . Par contre, les cotisations plafonnées ne sont prélevées que jusqu’à des salaires inférieurs au PSS, soit 3925 €.

Sur ce tableau réalisé avec mes maigres talents en informatique, on peut mesurer toutes les conséquences de cette mesure.

 

Comme vous le voyez, tous les salaires en dessous du PSS cotisent 7.3 %, alors que ceux au-dessus cotisent 7.3% jusqu’à 3925 €, mais plus que 0.4% ensuite.

C’est-à-dire que tous les salariés gagnant moins de 3925 € brut cotisent 73 € pour 1000 € gagnés, alors que pour les salaires au-dessus, plus ils sont élevés et plus le taux de cotisation pour 1000 € diminue pour tendre à 4 € pour les très hauts revenus.

Pour ceux qui voudraient appliquer le calcul à d’autres salaires que ceux cités en exemple, la formule pour connaître le montant cotisé est 286 (cotisations jusqu’au PSS) + (Salaire brut-3925)X0.004. Il suffit ensuite de diviser le montant trouvé par le nombre de milliers d’euros gagnés pour le rapporter au montant cotisé pour 1000 €.

Rappelons maintenant les déficits que nous cherchons à combler :

6.6 milliards d’€ en 2025

15 milliards d’€ en 2035

30 milliards d’€ en 2045

Notons au passage que tous ces cerveaux qui n’ont pas été capables d’évaluer les recettes de l’état sur un an prétendent être capables de nous dire quel sera le monde du travail dans 20 ans après la révolution de l’Intelligence Artificielle.

Je vais réaliser plusieurs calculs avec les chiffres que je suis parvenu à trouver sur le net, à la portée de tous donc. Autant dire tout de même que trouver ces chiffres est un parcours du combattant.

1% des salariés, soit 165 000 personnes, gagnent plus de 9645 € net mensuels, soit 12800 € brut. Cela représente 7.9 % de la masse salariale du secteur privé. On peut en conclure qu’il y a environ 16.5 millions de salariés avec un salaire moyen de 3275 € brut.

Il y a 5.7 millions de fonctionnaires, donc 10.8 millions de salariés dans le privé.

D’après cet article, on peut supposer que 13 millions de salariés gagneraient moins que le PSS. Il y aurait donc 3.5 millions de salariés qui gagnent plus. Cela paraît cohérent : 8,25 millions de salariés qui gagnent moins que le revenu médian, soit 3000 €, 4.75 millions qui gagneraient entre 3000 et 3925 € et 3.5 millions plus de 3925 €.

Arrêts maladie : baisse du plafond des indemnités, quel impact pour les salariés ? | Hellowork

Les 1000 plus gros salaires gagnent en moyenne 101 000 euros net mensuels, soit 134 000 € brut.

Très hauts salaires : qui est le mieux payé en France ?

Pour pouvoir calculer combien rapporterait une évolution des cotisations, il y a besoin de connaître le nombre de personnes sur un échantillon et leur salaire moyen.

Bin mon Cricri, il va falloir se débrouiller avec ça. J’ai demandé à une amie professeur d’économie de m’aider dans ma recherche de chiffres, mais elle n’a pas été en mesure d’aller plus loin que moi.

Les calculs ci-dessous dépendant de chiffres estimés, et parfois prélevés sur des années différentes, il faudra considérer les résultats comme un ordre d’idée et non comme argent comptant, c’est le cas de le dire.

Masse salariale annuelle totale

Là c’est facile. 16.5 millions de salariés avec un salaire moyen de 3275 € sur 12 mois, on arrive à 648 milliards d’euros.

Augmenter les cotisations retraites de 1% sur l’ensemble des salariés rapporterait donc 6.4 milliards. On couvre déjà le déficit estimé de 2025. Il faudrait les augmenter de 4.7 % pour combler le déficit supposé de 2045. 1%, c’est 10 € pour 1000 € de salaire brut, 32 € sur un salaire moyen à 3200 €. Ça ou deux ans de votre vie. Moins ce que ça coûte en transport d’aller travailler.

C’est une piste, mais l’idée reste de raisonner sur les cotisations des seuls salariés gagnant plus que le PSS.

 

Masse salariale annuelle des salariés touchant plus que le PSS

On sait que 1000 salariés gagnent en moyenne 134 000 € par mois, 164 000 au moins 12800 € brut par mois, et 3.5 millions au moins 4000 € brut par mois. Les chiffres moyens sont évidemment au-dessus, mais en restant sur les chiffres minimums, cela représente une masse salariale de 195 milliards. 1% de cotisations supplémentaires sur cette population-là ramènerait donc minimum 2 milliards de cotisations supplémentaires. Leur appliquer 6.9 % de cotisations comme aux autres rapporterait donc près de 14 milliards. Et c’est un grand minimum, puisque ces calculs sont basés sur le « au moins » et non sur le « en moyenne ». En supposant que la moyenne soit au moins deux fois au-dessus du minimum, on couvrirait encore près de 28 milliards sur les 30 milliards de déficit de 2045.

 

Masse salariale annuelle des 165 000 salariés les mieux payés.

On sait qu’ils gagnent 7.9 % de la masse salariale du privé. Le privé représente 80% des emplois salariés. Les salariés du privé étant mieux payés que ceux du public (environ 10 %), on reste sur une fourchette basse en estimant que 80 % de salariés représentent 80 % de la masse salariale totale, soit 518 milliards. Les 165 000 salariés les mieux payés gagnent donc à eux tous 41 milliards. De nouveau, ce chiffre reste cohérent avec le fait qu’ils gagnent au moins 12 800 € brut puisqu’on est à une moyenne de 20 700 €.

Si on leur appliquait les 6.9 % de cotisations dont ils sont exonérés, cela rapporterait 2.8 milliards. 2.8 milliards récupérables sur seulement 1 % des salariés !!!

 

Pour anecdote, appliquer les 6.9 % sur les 1000 plus gros salaires rapporterait 117 millions d’euros.

 

En clair, lorsque certains ont défendu le recul de l’âge légal de départ à la retraite en argumentant qu’il y avait trois leviers, dont les cotisations, mais qu’ils ne voulaient pas demander aux français de cotiser plus, ils se sont bien gardés, dans leur obsession de nous faire travailler plus, de nous dire combien ça nous coûterait, et surtout de nous consulter sur la solution qui nous conviendrait le mieux. On a constaté, sans pouvoir faire de calcul extrêmement précis par manque de données exploitables, que non seulement faire supporter une hausse de cotisations à tout le monde ne représenterait pas un effort si important que ça, mais surtout qu’il serait possible de concentrer l’effort sur une partie de la population qui en est largement dispensée actuellement.

Cet effort ne tient pas compte des économies collatérales. En effet, un retraité en plus, c’est un chômeur en moins et donc des économies sur un autre poste que celui des retraites.

Il n’est donc pas si inutile que ça d’étudier le levier cotisations, d’autant plus que comme je l’ai déjà indiqué dans un des articles précités, aller travailler n’est pas gratuit. Personnellement, travailler deux ans de plus vont me coûter 5500 € de transport. Tant qu’à payer, je préfère payer en cotisations et ne pas sacrifier deux ans de plus au travail alors qu’il y a des millions de chômeurs.

Mais il faudrait tout de même avoir des chiffres plus précis pour tirer des conclusions définitives.

Je me dois d’être objectif en précisant que si les salariés touchant plus que le PSS ne cotisent pas autant que les autres, il y a une raison : c’est que ce PSS limite le montant maximum qu’il est possible de percevoir au titre de la retraite de base. Leur demander de cotiser plus, c’est leur demander de cotiser pour quelque chose auquel ils n’ont pas droit. Mais n’est-ce pas là la solidarité qui doit régner dans une société civilisée ? Ne sommes-nous pas habitués à payer des assurances pour des risques qui ne nous concernent pas mais en solidarité avec les autres ? Nos primes d’assurance n’augmentent elles pas en cas d’inondations même si nous ne sommes pas en zone inondable ?

Je dois également tenir compte qu’au niveau des cotisations pour la retraite complémentaire, les gros revenus cotisent deux fois plus que les autres, mais je ne sais pas dans quelle mesure ceux qui ont cotisé moins en bénéficient.

Et comme je l’ai dit en introduction, les calculs que j’ai faits ici concernent un modèle que je ne souhaite pas voir perdurer. Il me paraît inconcevable de laisser supporter la totalité du système social à un travail humain qui est en train de disparaître au profit de l’automatisation et maintenant de l’intelligence artificielle. Il va y avoir un déséquilibre de plus en plus important entre le volume total de richesses produites et ce que le travail humain est capable de générer comme outils de partage de ces richesses, salaires et cotisations.

Car si j’ai opposé ici les cotisations de ceux qui gagnent peu et de ceux qui gagnent plus, il y a une force de production dont je n’ai pas évoqué les cotisations et dont pourtant, il faut partager la production.

Les machines ! Et c’est peut-être là qu’on peut trouver une introduction à la notion de revenu de base. Un revenu de citoyenneté visant à partager les richesses produites par les machines, alors que les revenus du travail humain seraient partagés par les salaires.

Et si le revenu de base remplaçait toutes les prestations sociales, dont les retraites ?

 

Un autre article intéressant.

Salaires nets et bruts : combien les Européens gagnent-ils réellement ?

NB : Ce n’est pas directement l’objet de cet article mais le débat actuel portant sur le budget de l’état, j’en profite pour signaler que des gains substantiels pourraient également être dégagés en augmentant l’assiette de population concernée. En effet, plus de 3 millions de chômeurs sans aucune activité, auxquels il faut ajouter 1 million d’allocataires du RSA qui ne sont pas inscrits à France Travail, cela représente 7 milliards d’heures de travail par an, 140 milliards de masse salariale, près de 70 milliards de cotisations (toutes cotisations confondues), des dizaines de milliards d’euros de recettes fiscales et encore des dizaines de milliards d’euros d’économies sur les prestations sociales.

Pour valoriser au mieux cette main d’œuvre disponible, il suffirait d’arrêter de déléguer à d’autres pays la production de marchandises que nous sommes nous-mêmes capables de produire : les haricots chiliens, les tomates espagnoles, les moutons néo-zélandais… tout en réduisant notre empreinte environnementale.

Où comment le bon sens est la solution à la plupart des problèmes.


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19 réactions à cet article    


  • titi titi 17 avril 18:40

    @L’auteur

    1% de cotisation en plus c’est pas grand chose

    En 1991, les francais se sont vu amputé de 1,1% de leur net pour financer la dette sociale et la CSG :1,1% c’est pas grand chose.

    En 1994 on a ajouté 1,3% : 1,3% c’est pas grand chose !

    Et finalement en 30 ans, c’est 10% de leurs revenus qu’ils ont perdu pour financer la dette sociale et la CSG.

    Petit à petit, les salariés ne travaillent plus que pour financer des mécanismes de répartition.

    De 1% en 1%, de pas grand chose en pas grand chose, les salariés ont perdu 20% de leur net en 50 ans. Et du coté patronale on est passé de 8% à 20%.

    Oui, 1% c’est pas grand chose.

    Mais à un moment on ne peut pas continuer à obérer le pouvoir d’achat des jeunes actifs pour maintenir le pouvoir d’achats des retraités.


    • Christophe DEGANG Christophe DEGANG 17 avril 19:23

      @titi Tout à fait, mais l’objet de cet article est plus de pointer le niveau de cotisation moins élevé des gros salaires par rapport à ceux qui gagnent peu.
      Après ça, effectivement, on ne peut pas continuer à compter sur le travail salarié qui est en train de disparaître au profit de l’auto entreprenariat, du progrès technologique ou des délocalisations, pour financer tout le système social français. Mais à partir du moment où on produit suffisamment de richesses, il suffit de trouver les bons outils de partage.


    • titi titi 17 avril 20:58

      @Christophe DEGANG

      "est en train de disparaître au profit de l’auto entreprenariat

      "
      C’est faux.
      Le taux de salariat était de 65% en 1950. 76% en 1975. Et 91% maintenant.

      Ca prouve que vous n’avez pas sérieusement travaillé le sujet, mais que vous vous contentez de réciter vos dogmes.


    • Christophe DEGANG Christophe DEGANG 18 avril 09:41

      @titi Je n’ai plus l’âge de penser que j’ai toujours raison, et si vous avez des sources fiables pour me prouver que le taux de salariat a plutôt évolué positivement sur la période que vous évoquez, je suis intéressé.
      Mais permettez moi de douter de vos chiffres, surtout le dernier.
      La pertinence d’un pourcentage se mesure par rapport à la base sur laquelle il est calculé, et je ne vois pas sur quelle base on pourrait atteindre 91 % de taux salarial (déjà, je ne parle pas de taux de salariat mais de quantité de travail salarié. Il y a quelques années, j’étais salarié mais pratiquait le plus gros de mon temps de travail sous le statut auto entrepreneur).
      3 millions de chômeurs
      1 millions d’allocataires du RSA
      2 millions d’auto entrepreneurs (certains sont aussi salariés
      3.7 millions d’artisans commerçants professions libérales (certains sont salariés)
      Les autres chefs d’entreprises.
      On approche les 10 millions. Pour atteindre 91 %, il faudrait une base de population française d’environ 100 millions.
      Après ça, on peut dire que 100 % des salariés sont salariés, mais ce n’est pas très objectif.


    • Jean Keim Jean Keim 18 avril 07:47

      On pourrait commencer par partager et le travail et ce qu’il produit, et ensuite on verra.

      Le paramètre qui pourrait servir de mesure est le temps de vie consacrée au travail, 1 heure de travail pourrait avoir la même valeur quel que soit la tâche réalisée, 1 h consacrée à construire un mur, ou 1 h consacrée à soigner un malade, c’est toujours 1 h de vie ; pour soigner un malade il faut un toit au-dessus de la tête.

      L’argent dans ces conditions aurait une toute autre valeur, l’argent-fric disparaîtrait, les tâches Ingrates mais indispensables pourraient se faire lors d’un service civil.


      • Christophe DEGANG Christophe DEGANG 18 avril 09:33

        @Jean Keim Ah, enfin, je me sens moins seul.
        En effet, je suis favorable à une retraite basée non pas sur l’âge, ni sur le nombre de trimestre travaillés (certains peuvent valider un trimestre en travaillant beaucoup moins que d’autres), mais sur le nombre d’heures. C’est un peu le principe de la retraite par points. 
        Deux bémols : j’estime à 65 000 heures le nombre d’heures sur une vie nécessaires pour réaliser le projet de société actuel. Connaissant l’obsession de nos élites à nous faire travailler toujours plus, il ne faudrait pas qu’il fixe le seuil à 70 000 ou 80 000 heures, sinon, nous allons courir longtemps après notre retraite.
        Vous dîtes une heure vaut une heure. Je pense qu’il serait pertinent d’offrir des bonifications en fonction de certains critères : pénibilité, horaires de nuit, travail de week-end, 3X8,... Mais évidemment, ça se discute beaucoup plus largement qu’entre nous deux.
        Oui, pourquoi pas un service national des travaux pénibles. J’y ai également pensé et ça permettrait à certains, une fois arrivés en politique, de savoir que le travail, parfois, ça peut être dur.
        Et concernant le rapport à l’argent, j’ai effectivement basé mon raisonnement en m’affranchissant de la question monétaire. Et ça change tout.


      • Jean Keim Jean Keim 18 avril 19:51

        @Christophe DEGANG

        Dans une société où le travail et ce qu’il produit seraient partagés, l’argent-fric perd tout intérêt, de même les caisses de retraite et les indemnités de chômage n’ont plus lieu d’être.


      • Christophe DEGANG Christophe DEGANG 19 avril 17:30

        @Jean Keim Nous sommes tout à fait d’accord.
        le premier article que j’ai écrit s’appelait « Et si l’argent n’existait plus ».
        Cela simplifie énormément les choses, mais dans une société complexe où on a besoin de matériel contenant des composants qu’on n’imagine même pas produits par quelqu’un qu’on ne connaîtra jamais, un système comptable pour mesurer les échanges reste nécessaire, et quoiqu’on en dise, ce système s’apparentera à une monnaie.
        J’ai imaginé une monnaie qui est un hybride entre une monnaie classique et du no monnaie. Si ça vous intéresse je pourrai vous le présenter.


      • beo111 beo111 19 avril 08:20

        Moi j’aime pas les plans où l’on commence par dire qu’il faudrait élargir le type de financement pour les retraites. Je trouve que les aberrations fiscales comme la CSG (on se retrouve à payer de l’impôt sur l’impôt) viennent justement de cette très mauvaise manie, qui avait été instaurée par Michel Rocard.

        Les finances de la France, c’est comme le Titanic qui coule. Il vaut mieux, quand c’est possible, compartimenter et isoler les endroits où de l’eau s’est introduite. Pour les retraites, dire qu’on ne va financer que par les cotisations sociales, comme c’était prévu au départ. 

        Comme cela ferait baisser les plus faibles retraites, la seule solution me semble de dire que l’on va donner la même retraite pour tous. Un minimum vieillesse en quelque sorte. Ceux qui cotisent le plus, qui pourraient s’estimer lésés, sont souvent multi-propriétaires à la retraite.


        • Christophe DEGANG Christophe DEGANG 19 avril 17:32

          @beo111
          Nous sommes d’accord. J’évoque dans cet article la nécessité de changer de système et l’instauration d’u revenu de base qui pourrait remplir le rôle de votre minimum vieillesse.
          A bientôt


        • Fanny 20 avril 02:13

          la seule solution me semble de dire que l’on va donner la même retraite pour tous. 

          On partage au moins cette certitude : la retraite baisse et va continuer de baisser. N-at-on pas un Mozart de la finance à la tête de l’Etat ?

          Mais votre solution ne marche pas non plus. Car l’économie a besoin de « clients » aux revenus très divers, ces clients ayant des trains de vie diversifiés. Si vous égalisez un tiers de la populaton, l’économie se casse la gueule. Pas simple l’économie.


          • Enki Enki 20 avril 02:42

            @Fanny

            Si : la même retraite par répartition pour tous, strictement, sans exception, y compris les députés qui votent les montants et calculs. Les cotisations patronales réservées uniquement à la retraite par répartition. Une seule caisse pour tous. On pourra enfin parler de justice économique et sociale pour ceux qui ont travaillé, dans le public comme dans le privé.
            Ceux qui ont les moyens, peuvent s’ajouter une retraite complémentaire par capitalisation : personnelle, par mutuelle, avec des banques ou autres institutions financières. Chacun peut ainsi obtenir une retraite selon ses moyens et envies.


          • Fanny 20 avril 10:03

            @Enki
            Chacun peut ainsi obtenir une retraite selon ses moyens et envies.

            Vous proposez la retraite par capitalisation, avec un peu de répartition, comme aux USA. On y va doucement. Dans 20 ans, on aura ça, faut du temps pour migrer.


          • beo111 beo111 20 avril 20:52

            @Fanny

            Si vous égalisez un tiers de la populaton, l’économie se casse la gueule.

            Oui, mais je le répète, je n’égalise pas un tiers de la population. Les multi-proprétaires, par exemple ont beaucoup plus de revenus que leur simple pension de retraite.

          • Enki Enki 20 avril 23:36

            @Fanny

            Avec une garantie absolue, que la retraite par capitalisation ne se substitue pas à celle par répartition, réduisant cette dernière à peau de chagrin. Interdire aux entreprises (et le secteur public) de pouvoir cotiser pour la retraite par capitalisation serait un garde-fou.


          • Fanny 21 avril 09:25

            @beo111
            Les multi-proprétaires, par exemple ont beaucoup plus de revenus que leur simple pension de retraite.

            Que les vieux aient un patrimoine supérieur aux jeunes, c’est normal. Ils le transmettent à la génération suivante.

            En sous entendant qu’un riche qui a cotisé toute sa vie pour sa retraite, la collectivité peut le priver de sa pension au motif qu’il a déjà suffisamment de revenus pour vivre confortablement, vous tuez le principe de la répartition.

            Ainsi, un ouvrier qui gagne 10 millions à l’Euromillions, vous lui supprimez immédiatement sa pension de retraite ?

            Ne marche pas, ça donne une société du flicage et de l’arbitraire.

            Cette fragilisation de la retraite par répartition milite pour sa disparition au profit de la retraite par capitalisation. Si l’on fait sentir aux gens que l’argent qu’ils ont cotisé ne leur appartient pas, qu’on peut raboter cette pension autant qu’on veut voire la supprimer pour les plus aisés, la confiance dans ce système disparaîtra, et le système de retraite par répartition aura vécu.


          • beo111 beo111 21 avril 12:04

            @Fanny

            Oui je vais sans doute écrire un article sur la question, car elle mérite sans doute quelque approfondissement.

            Que les vieux aient un patrimoine supérieur aux jeunes, c’est normal. Ils le transmettent à la génération suivante.

            Normal ou pas je ne prendrai pas position, dans le réel c’est surtout lié à la relative stabilité du système depuis 80 ans. Là où ça n’a pas été le cas, comme en Russie dans les années 90, ce sont les jeunes qui aident leurs ainés.

            Par contre je fais juste remarquer que dans le cas français, lorsqu’une génération transmet, la suivante est déjà aux portes de la retraite, quand elle n’y est pas complètement dedans...

            En sous entendant qu’un riche qui a cotisé toute sa vie pour sa retraite, la collectivité peut le priver de sa pension au motif qu’il a déjà suffisamment de revenus pour vivre confortablement, vous tuez le principe de la répartition.

            Justement non. Je le réalise pleinement puisque je répartis la même chose pour tout le monde. Entre Français, seule une répartition égale me parait juste.

            Les cotisations retraites ne sont pas des assurances individuelles, comme le chômage qui assure le salarié contre le risque lié aux conséquences financières d’un licenciement, par exemple. Un licenciement ça arrive ou ça n’arrive pas. C’est un risque. Il peut être prévenu individuellement, et l’allocation chômage doit être proportionnelle aux cotisations, pour favoriser le maintient du train de vie.

            Alors que la vieillesse, c’est une réalité, c’est la nature, elle touche tout le monde, que l’on soit bon au mauvais, sympa avec le Patron ou pas. Donc la pension de retraite par répartition ne nous protège pas d’un risque individuel, ce n’est pas une assurance, mais l’expression d’une solidarité nationale et inter-générationnelle dans notre pays, la France.

            Ainsi, un ouvrier qui gagne 10 millions à l’Euromillions, vous lui supprimez immédiatement sa pension de retraite ?

            Non, puisque je donne la même retraite à tout le monde. C’est plus simple, et cela limite le coût pour la collectivité d’un flicage fiscal.

            Si l’on fait sentir aux gens que l’argent qu’ils ont cotisé ne leur appartient pas [...]

            C’est déjà le cas puisque les pensions des retraités d’aujourd’hui sont payées par cotisants, donc les actifs actuels.

            Mon avis est que dans une société libérale, il ne faut pas trop réglementer la vie active, même y pour limiter les inégalités sociales. Par contre, à la retraite l’État ne doit pas les amplifier. Or le système actuel à plutôt tendance à les aggraver, puisque le riche n’a pas besoin de payer son loyer (il est propriétaire), il reçoit plus, alors que le pauvre doit le payer, mais il reçoit moins.


          • Fanny 21 avril 13:19

            @beo111

            C’est déjà le cas puisque les pensions des retraités d’aujourd’hui sont payées par cotisants, donc les actifs actuels.

            OK, j‘ai bien compris votre point de vue : leur retraite ne leur appartient pas.

            En activité, liberté relative et votre salaire vous appartient.

            En retraite, sous la coupe de l’Etat, qui fait ce qu’il veut avec vos retraites.

            La même (petite) retraite à tout le monde = capitalisation en complément. C’est ce que veulent les banques et le patronat. Vous êtes LR ou RN ?

            Cette philosophie conduit à la mort du système par répartition. Pourquoi pas, un collègue (ingénieur) à la retraite m’a expliqué que s’il avait cotisé par capitalisation la même somme que pour la répartition, il aurait une retraite près de deux fois supérieure.

            Effacement de l’Etat = société féodale.

            Par contre je fais juste remarquer que dans le cas français, lorsqu’une génération transmet, la suivante est déjà aux portes de la retraite,

            Mes enfants approchent de la cinquantaine, je leur ai transmis mon immobilier il y a déjà plus de dix ans. Je me souviens de la remarque de mon notaire : attention, gardez quand-même quelque chose, vous savez, les belles-filles ... (j’ai des fils).


          • beo111 beo111 21 avril 15:50

            @Fanny

            La même (petite) retraite à tout le monde = capitalisation en complément. C’est ce que veulent les banques et le patronat. Vous êtes LR ou RN ?

            Moi ça me va, à partir du moment où la capitalisation ne fait pas l’objet de niches fiscales.

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