Woman @ EU top : il est temps d’entrer dans le 21ème siècle !

campagne sur Twitter pour la nomination d’une femme à l’un des postes-clefs de l’UE. Le concept est simple et efficace : il suffit d’ajouter à votre photo de profil un bandeau rose contenant l’inscription « Woman @ EU top » (vous pouvez le faire ici). Ça s’appelle un Twibbon et ça fait fureur ! En l’espace d’une journée, ma page Twitter est devenue toute rose. J’ai été agréablement surprise de voir que de nombreux hommes n’ont pas hésité à adopter le Twibbon rose, tout comme certains députés européens.
Il y a quelques mois, le Lobby européen des femmes a dit qu’il était difficilement acceptable au 21ème siècle de ne pas considérer le genre comme un des critères dans les nominations de haut niveau, alors que d ‘autres sont utilisés, comme la nationalité, l’affiliation politique ou même la taille du pays. C’est exactement ce qu’il se passe en ce moment dans le processus de sélection des postes dirigeants de l’UE. Margot Wallström, la vice-présidente de la Commission européenne, qui a été à l’avant-garde de la campagne pour la nomination d’une femme à l’un des postes dirigeants de l’UE, a dit récemment que le président du Conseil européen devrait être une femme. Commentant le fait que la plupart des noms mentionnés pour ce poste sont des noms d’hommes, elle a dit que « d’un point de vue démocratique, cela réduit les 52,9% de femmes à une minorité... et je ne pense pas que ce soit acceptable dans l’Union européenne de 2009 » C’est une bonne chose qu’une femme à un tel niveau de responsabilité réagisse à cette injustice. Cependant, comme Julien Frisch me l’a dit sur Twitter « Les femmes n’ont pas besoin de plus de femmes pour les soutenir. Elles ont besoin de plus d’hommes ». C’est pourquoi j’ai été touchée par les mots de Jerzy Buzek, le président du Parlement européen -détenteur du quatrième poste le plus important de l’UE- lorsqu’il a dit « Je préférerais que nous trouvions une femme présidente parce que nous avons besoin de parité ». Selon European Voice, le Polonais aurait dit qu’après avoir nommé une personne d’un pays d’Europe centrale et orientale à la tête d’une institution européenne, nous devrions aller plus loin en ayant une femme présidente du Conseil.
Où en sommes-nous par rapport à la liste de femmes potentiellement candidates que j’ai présentée dans mon dernier article à ce sujet ? Angela Merkel a été réélue chancelière allemande donc son nom est écarté. Bien que le nom de Mary Robinson ait été porté par un incroyable soutien populaire des internautes, elle a dit qu’elle ne souhaitait pas occuper le poste de président du Conseil. Le nom de Tarja Halonen, présidente finlandaise sociale-démocrate, est de plus en plus mis en avant pour le poste de président du Conseil, ainsi que celui d’Ursula Plassnik, ancienne ministre autrichienne des affaires étrangères, chrétienne-démocrate, pour le poste de Haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité. Entre temps, de nouveaux noms de femmes ont émergé dans le débat public. Pour le poste de président du Conseil : Vaira Vike-Freiberga, ancienne présidente lettone, indépendante, pour qui un nouveau groupe Facebook vient d’être créé. Il est difficile de mettre d’autres noms de femmes en avant dans la mesure où ce poste est censé revenir à un ancien chef d’Etat ou de gouvernement et que très peu de femmes européennes ont accédé à ce niveau de responsabilité. Pour le poste de Haut représentant, plus de noms de femmes sont évoqués puisque l’expérience nécessaire est celle de ministre des affaires étrangères ou des affaires européennes, poste que plus de femmes ont occupé. Deux nouveaux noms de candidates sont entrés dans le débat : Elisabeth Guigou, ancienne ministre française des affaires européennes, centre-gauche, et Dora Bakoyannis, ancienne ministre grecque des affaires étrangères, centre-droit.
En tant que socialiste, mon premier instinct est évidemment de soutenir Tarja Halonen et Elisabeth Guigou. Mais les choses sont « un peu » plus compliquées que cela. Deux-tiers des chefs de gouvernement siégeant au Conseil européen sont de droite. Alors pourquoi donc les socialistes voudraient-ils l’un des leurs à la tête du Conseil européen ? À mon sens, ce serait un véritable suicide politique pour notre famille. C’est la raison pour laquelle les socialistes européens essayent d’obtenir le poste de Haut représentant. La socialiste française Elisabeth Guigou est une candidate exceptionnelle pour ce poste. Cependant, elle devrait être nommée par les Français. Dans la mesure où le gouvernement français est à droite, il y a très peu de chance qu’une socialiste soit nommée en tant que membre française de la Commission européenne.
En somme, au point où nous en sommes dans le processus de sélection, si une femme obtient l’un des deux postes dirigeants de l’UE qui restent à pourvoir, ce sera celui de président du Conseil, et ce sera Vaira Vike-Freiberga qui l’obtiendra. Les paris sont ouverts. N’hésitez-pas, comme d’habitude, à commenter et à suggérer d’autres noms de femmes pour ces postes !
Documents joints à cet article

1 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON